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Est-ce qu’il y a des recherches spécifiques explorant l’effet de la pleine conscience sur les jeunes ayant des troubles d’apprentissage ? Quelles en sont les conclusions ? Lesquelles de ces recherches ont été effectuées en milieu scolaire ?

Répondu par Stéphanie Bergevin, DPs., psychologue à la Commission scolaire Chemin-du-Roy, étudiante au PhD doctorat recherche en psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières.

Les approches portant sur la pleine conscience, c’est-à-dire le fait de « porter son attention, intentionnellement, à l’expérience qui se déploie, moment après moment et ce sans jugement » (Kabat-Zinn, 2003), ont gagné en popularité au cours des dernières années. Compte tenu des bienfaits observés, notamment au niveau de la réduction du stress et de l’anxiété chez les adultes, des chercheurs se sont intéressés à l’application de telles approches auprès des enfants et adolescents.

Études réalisées

Les premières études réalisées auprès des jeunes ont permis de confirmer la faisabilité de tels programmes auprès de cette clientèle (Burke, 2010). Les chercheurs se sont ensuite intéressés à l’application de cette approche en contexte scolaire ou auprès de clientèles spécifiques, tels qu’auprès de jeunes présentant des troubles d’apprentissage (TA).

Les résultats de ces études préliminaires soulèvent entre autres une amélioration significative au niveau des fonctions exécutives, avec des progrès plus marqués observés pour les jeunes présentant initialement des difficultés au niveau de ces fonctions (Flook et al, 2010). Ces résultats soutiennent l’intérêt de l’application de ces programmes auprès d’une clientèle présentant un risque de TA.

Une étude pilote réalisée dans un contexte scolaire, auprès d’adolescents présentant des TA, révèle une diminution significative de l’anxiété et une amélioration des habiletés sociales et des performances académiques, suite à l’application de séances de méditation sur une durée de cinq semaines (Beauchemin et al, 2008).

Une autre étude récente a été réalisée, portant spécifiquement sur l’application d’un programme de pleine conscience appliqué auprès d’adolescents présentant des TA, un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et de l’anxiété (Haydicky et al., 2012). Sommairement, les résultats démontrent une diminution des comportements externalisés, des problèmes d’opposition et du trouble des conduites, des problèmes sociaux et une diminution de l’anxiété chez les garçons rapportant initialement un niveau élevé d’anxiété, comparativement à un groupe contrôle.

Conclusion

Les recherches réalisées en contexte scolaire, spécifiquement auprès de jeunes présentant des TA, en sont encore à leurs débuts. Les résultats disponibles à ce jour sont prometteurs, mais d’autres études sont nécessaires afin de pallier certaines lacunes méthodologiques.

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Ressources pertinentes sur le site Web de TA@l’école

Cliquer ici afin d’accéder à l’article Promouvoir la compétence socio-affective par la pleine conscience.

Cliquer ici afin d’accéder à l’enregistrement du webinaire La pleine conscience à l’école, comment et pourquoi ?.

Cliquer ici afin d’accéder à la réponse d’expert La pleine conscience pour aider les élèves à gérer l’anxiété.

Références

Beauchemin, J., Hutchkins, T.L., et Patterson, F. (2008). « Mindfulness meditation may lessen anxiety, promote social skills, and improve academic performance among adolescents with learning disabilities », Complementary Health Practice Review, 13, p. 34-45.

Burke, C.S. (2010). « Mindfulness-based approaches with children and adolescents: A preliminary review of current research in an emergent field », Journal of Child and Family Studies, 19, p. 133-144.

Flook, L., Smalley, S.L., Kitil, M.J., Galla, B, M., Kaiser-Greenland, S., et coll. (2010). Effects of mindful awareness practices on executive function in elementary school children, Journal of Applied School Psychology, 26, p. 70-95.

Haydicky, J., Wiener, J., Badali, P., Milligan, K., et Ducharme, J.M. (2012). Evaluation of a mindfulness-based intervention for adolescents with learning disabilities and co-occurring ADHD and anxiety, Mindfulness, 3, p. 151-164

Haydicky, J., Wiener, J. (2014). Promouvoir la compétence socio-affective par la pleine conscience. TA@l’école. Récupéré le 12 décembre 2016 de : https://www.taalecole.ca/bien-etre/promouvoir-la-competence-socio-affective-par-la-pleine-conscience/

Kabat-Zinn, J. (2003). Mindfulness-based interventions in context: Past, present, and future. Clinical Psychology: Science and Practice, 10(2), 144-156.

Photo de la conférencièreStéphanie Bergevin, DPs., psychologue à la Commission Scolaire Chemin-du-Roy, étudiante au PhD doctorat recherche en psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières.

Stéphanie Bergevin, psychologue, est détentrice d’un doctorat en psychologie, profil clinique. Elle travaille comme psychologue pour la Commission scolaire Chemin du Roy. Son approche clinique se veut intégrative et est entre autres basée sur les thérapies cognitives et comportementales de troisième vague, la pleine conscience et l’hypnose clinique. Elle a travaillé comme professionnelle de recherche pour la Chaire de Recherche Normand Maurice, équipe Qisaq. Elle est également étudiante au doctorat en psychologie, profil recherche, à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ses intérêts de recherche portent sur la spiritualité et le stress chez les jeunes.