Adapté avec la permission de Santé mentale en milieu scolaire Ontario
Ces dernières années, et de plus en plus ces derniers mois, nous avons vu de nombreux Noirs, enfants et jeunes, être tués ou blessés par des policiers et des Blancs. Ces vidéos, diffusées sur les canaux médiatiques, ont déclenché d’importantes protestations dans le monde entier.
Elles ont réaffirmé le besoin de reconnaître le racisme envers les Noirs et de prendre des mesures pour y mettre fin. Le racisme est en effet une réalité vécue par les Canadiens noirs, qui a des conséquences dévastatrices pour les élèves, les familles et les communautés. Il est de nature systémique, car certains systèmes sont mis en place pour créer et perpétuer l’injustice et l’inégalité raciale dans la vie des personnes noires.
Le racisme systémique est également une réalité vécue par les peuples autochtones et les personnes racialisées au Canada et dans le monde entier. Il fait de la vie quotidienne, et des déplacements dans le monde, une expérience inégale, plus dangereuse et plus stressante. Il détruit le confort et la confiance des individus et des communautés dans des lieux, des organisations et des institutions qui devraient être sécuritaires et servir toutes les personnes de la même façon.
Sous toutes ses formes, le racisme est injuste, et il a des effets néfastes sur la santé et le bien-être. Nous avons donc tous un rôle à jouer dans la lutte contre ces inégalités et dans la construction de communautés scolaires équitables et inclusives.
Un engagement en faveur d’un changement positif exige que nous reconnaissions le racisme systémique et que nous prenions des mesures pour y mettre fin. En même temps, cela nous oblige à nous pencher sans cesse sur nos propres préjugés et à comprendre notre propre position. Nous devons reconnaître la complexité et la nature profonde de ce problème qui exige lui-même des voix et des perspectives multiples. Le personnel scolaire est bien placé pour collaborer et reconnaître l’importance de dialoguer en toute sincérité avec les élèves sur les réalités du monde. Et nous devons agir de manière concrète.
Lorsqu’on le fait de manière réfléchie, informée et intentionnelle, amener les élèves à participer à des discussions sur le racisme envers les Noirs permet de reconnaître et d’aborder l’injustice raciale systémique. Ces discussions peuvent aider une communauté scolaire à progresser vers une meilleure compréhension, un soutien mutuel et, finalement, une guérison.
Lorsque nous créons des occasions de parler de la race et du racisme envers les Noirs, cela permet aux élèves et au personnel scolaire de disposer d’un espace pour :
Partager des informations factuelles et réduire la propagation de rumeurs.
Réduire la propagation de rumeurs. Utiliser des renseignements précis sur les personnes, les événements, les réactions et les sentiments donne du pouvoir. Employez un langage adapté au développement de l’élève et assurez-vous que les informations sont basées sur des faits. Il est particulièrement important de rectifier les déclarations négatives faites ou entendues dans les médias au sujet d’un groupe spécifique. Invitez les élèves à vous corriger également.
Exprimer des sentiments, honorer des expériences vécues et les valider.
Modélisez un dialogue honnête, respectueux et solidaire. Croyez un élève noir, autochtone ou racialisé quand il vous dit qu’il a été victime de racisme et validez ses sentiments. Établissez un sentiment de sécurité et de confiance au sein de la classe, afin que les élèves puissent exprimer leur propre point de vue et écouter respectueusement les autres qui peuvent avoir des idées ou des points de vue différents.
Reconnaître que les élèves représentent des identités sociales et culturelles croisées.
Reconnaissez que chaque élève représente son propre ensemble d’identités croisées. Permettez aux élèves d’en apprendre davantage sur ce que cela signifie et sur la manière dont cela peut façonner les croyances, les préjugés, les expériences et les réponses et peut octroyer du pouvoir et des privilèges. Concentrez-vous sur le respect des différences et sur la manière dont un lien positif avec l’identité renforce la force et la résilience des individus et des communautés. Aidez les élèves blancs à reconnaître les privilèges qui leur sont accordés uniquement en raison de la couleur de leur peau, et la manière dont ils peuvent utiliser ce pouvoir pour participer à la lutte contre le racisme envers les Noirs.
Répondre aux besoins et aux préoccupations, et soutenir un appel à l’action.
Amenez les élèves à réfléchir de manière critique sur leur propre environnement scolaire, leur école et leur communauté. Apprenez ce que sont les microagressions, les microattaques, les microinsultes et les microinvalidations. Déterminez-les et contrez-les par des affirmations, et renforcez la compréhension de leurs effets et l’empathie pour ceux qui en font l’expérience. Utilisez ces moments comme des occasions d’apprentissage pour tirer parti des points forts des élèves et avancer vers un appel à l’action.
Présenter des stratégies d’adaptation saines et encourager les liens sociaux positifs.
Partagez avec les élèves des ressources axées sur des stratégies positives en matière de santé mentale : Autosoins 101; COVID-19 : Le carrefour aux ressources en santé mentale des jeunes. Informer les élèves des services d’aide à leur disposition et être à l’affût de signes de difficultés émotionnelles chez certains élèves. Informez les élèves de certaines ressources et soulignez l’importance de se soutenir mutuellement : La recherche d’aide et en savoir plus (aider un ami). Sachez reconnaître quand les élèves sont en difficulté. Apprenez à connaître les professionnels de la santé mentale en milieu scolaire de votre école et les voies d’accès.
Avant, pendant et après la discussion en classe
Les conversations sur la race et le racisme envers les Noirs avec les élèves peuvent être planifiées ou déclenchées spontanément par des événements d’actualité, un sujet de classe ou dans le cadre de conversations informelles entre élèves. Peu importe la façon dont le dialogue s’engage, le personnel scolaire doit être préparé à animer des conversations dans un climat de classe qui favorise la santé mentale de tous les élèves. Considérez les points suivants avant, pendant et après la discussion en classe.
Avant une discussion avec votre classe
Soyez disponible émotionnellement pour faciliter la discussion :
Assurez-vous que vous êtes émotionnellement prêt.e à transmettre le message. Si vous n’êtes pas en mesure d’animer la discussion ou si vous avez besoin d’un soutien supplémentaire, vous pouvez faire appel aux ressources et aux partenaires appropriés du conseil scolaire et de la communauté pour vous aider. Il est important de réfléchir sur vos propres identités, expériences vécues et connaissances qui se croisent. Comment vont-elles contribuer à promouvoir le dialogue? Réfléchissez à ce qui pourrait manquer.
Préparez le milieu :
Si vous vous réunissez en personne, pensez à organiser la classe en cercle pour que le personnel et les élèves soient assis au même niveau et puissent se voir. Un objet parlant (p. ex., un bâton parlant, un animal en peluche) peut apporter du réconfort et aider à se relayer. Si vous vous rencontrez à distance, suivez les directives de votre conseil scolaire. Demandez aux élèves comment ils aimeraient procéder (p. ex., avec ou sans caméra, ou en utilisant la fonction « Lever la main » pour indiquer qu’ils aimeraient contribuer à la conversation). Indiquez aux élèves comment obtenir de l’aide en affichant un numéro de téléphone à l’écran. Planifiez soigneusement qui offrira le soutien virtuel supplémentaire afin que vous puissiez vous concentrer sur l’animation de la conversation.
Placez les sièges stratégiquement :
Demandez-vous si vous avez besoin d’un plan de table stratégique (p. ex., être proche pour fournir un soutien émotionnel supplémentaire en tenant compte des mesures de sécurité et en suivant les règles de distanciation sociale).
Prévoyez un espace supplémentaire, au besoin :
Envisagez d’autres lieux ou espaces pour des discussions en petits groupes et la prestation d’un soutien individuel. Pensez aux élèves pour qui cette discussion peut être difficile (p. ex., besoins éducatifs spéciaux, traumatismes antérieurs, barrières linguistiques). Offrez-leur des options telles que : rester dans la salle de classe, rester dans la salle de classe avec du soutien, participer à la discussion avec un groupe plus restreint d’élèves dans un autre lieu, etc.
Préparez-vous à parler avec les élèves de votre classe :
Mettez en pratique une stratégie qui peut vous aider à vous sentir calme et à le rester (p. ex., respiration profonde, visualisation, répétition).
Pendant la discussion en classe
En tant qu’animateur de cette conversation, vous pouvez jouer un rôle important dans la création d’un environnement sécuritaire et réconfortant.
Vous trouverez plus bas :
- Des exemples de messages-guides pour le personnel scolaire qui vous aideront à guider la structure de la discussion.
- Quelques amorces de conversation sur le racisme envers les Noirs pour lancer la conversation.
- Des suggestions sur la façon de reconnaître et valider l’éventail des sentiments pour soutenir
- les conversations plus difficiles ainsi que des suggestions sur les voies d’accès aux services de l’école.
Tenez compte de ces conseils et de ce qui suit pour aider à orienter et à promouvoir des discussions qui favorisent la santé mentale avec vos élèves.
- Modélisez le calme (p. ex., langage corporel, ton de la voix, communication non verbale).
- Utilisez un langage simple et direct. En période de stress, traiter l’information peut s’avérer plus difficile.
- Faites attention aux mots ou aux commentaires qui peuvent déclencher des émotions difficiles
- chez les élèves qui ont vécu des expériences de racisme. Répondez avec délicatesse et compassion, et envisagez de revoir les normes de la classe pour guider la conversation.
- Soyez attentif aux besoins des élèves de la classe (p. ex., apprenants du français langue seconde, éducation spécialisée).
- Prévoyez suffisamment de temps pour la discussion.
- Prévoyez des pauses et des moments de silence.
- Concentrez-vous sur les faits. Il est permis de répondre « Je ne sais pas ».
- Ne portez pas de jugement et gardez-vous de donner vos propres opinions. Si vous vous sentez sur la défensive, arrêtez-vous et demandez-vous pourquoi vous l’êtes.
- Présentez des informations objectives et crédibles avec respect et sensibilité.
- Donnez aux élèves la possibilité de s’éloigner un peu de la conversation s’ils se sentent dépassés.
- Surveillez les réponses des élèves, tant verbales que non verbales. Permettez aux élèves vulnérables d’obtenir un soutien plus approfondi auprès d’un personnel supplémentaire de soutien en santé mentale. Offrez la possibilité à l’élève d’être accompagné par un ami qui le soutient.
- Demandez une aide supplémentaire, au besoin. Il est conseillé de connaître les personnes de soutien qui sont à votre disposition avant d’avoir la discussion.
Après la discussion en classe
- Observez les élèves et prêtez une attention particulière à ceux qui pourraient avoir besoin d’un soutien supplémentaire. Voir Comment reconnaître qu’un élève a besoin d’un soutien en santé mentale.
- Mettez les élèves qui pourraient avoir besoin d’un soutien supplémentaire en contact avec des professionnels de la santé mentale en milieu scolaire. Voir UN APPEL Guide de référence et Aucun problème n’est trop grand ou trop petit, COVID-19 : Le carrefour aux ressources en santé mentale des jeunes, Jeunesse J’écoute, la ligne d’écoute Black Youth (en anglais seulement), et d’autres aides et services locaux, adaptés à la culture.
- Après les discussions en classe, il peut s’avérer utile de permettre aux élèves de prendre du temps pour réfléchir d’une façon significative pour eux (p. ex., en tenant un journal, en écoutant de la musique, en dessinant, en parlant avec un ami ou un petit groupe d’amis). Exemple : La tenue d’un journal aide les élèves à traiter leurs émotions à leur façon et à leur propre rythme. Décidez si les journaux resteront confidentiels ou s’ils vous serviront d’outils pour dialoguer avec les élèves en rédigeant chacun quelque chose.
- Le dessin peut offrir aux jeunes élèves une précieuse occasion de réflexion personnelle et de traitement des émotions. Les dessins peuvent être partagés ou rester confidentiels.
- Prêtez attention à vos idées et à vos sentiments et essayez de vous accorder du temps pour vous occuper de votre propre bien-être, de la manière qui vous semble la plus utile. Apprenez à reconnaître
- les moments où vous avez besoin d’un soutien supplémentaire. Vous pouvez obtenir de l’aide par l’entremise du programme d’aide aux employés.
Pour aceder plus de ressources, veuillez vous rendre sur le site web de Santé mentale en milieu scolaire Ontario à www.smho-smso.ca
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