L’article suivant accompagne le webinaire de TA@l’école, Les compétences de la gestion de l’attention, de l’impulsivité et de l’anxiété. Cliquez ici pour visionner l’enregistrement de webinaire.
Par Alain Caron
Attention, anxiété et contrôle cognitif
Autour de l’année 2000, nous avons vu la problématique du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité devenir de plus en plus envahissante et présente chez les enfants, au point de devenir presque un problème social. Plus récemment, une nouvelle problématique se pointe à un rythme inquiétant : l’anxiété. Souvent regardées uniquement sous l’angle médical du diagnostic et du traitement, pharmacologique ou non, ces deux problématiques nécessitent aujourd’hui une nouvelle approche plus créative pour sortir de la perpétuelle dualité problématique-solution et se diriger vers une approche centrée sur le développement des habiletés.
Plus la recherche dans la compréhension du cerveau avance, plus il apparait clair que les fonctions exécutives jouent un rôle capital dans le fonctionnement de l’enfant, tant sur le plan cognitif que sur le plan émotionnel. Ces nouvelles connaissances, en particulier sur la notion du contrôle cognitif, m’ont toujours amené à penser que les compétences de la Gestion de l’Attention, de l’Impulsivité et de l’Anxiété (G.A.I.A.) peuvent reposer sur plusieurs habiletés communes.
Après avoir bien compris la nature du contrôle cognitif, nous verrons d’abord que l’attention est bien plus qu’une question d’attention, c’est une question de compétences cognitives. Ensuite, nous verrons l’importance de la redirection de la pensée tant pour le contrôle de l’impulsivité que pour la gestion de l’anxiété. Nous continuerons en faisant bien ressortir l’importance d’enseigner explicitement ces compétences de la gestion de l’attention, de l’impulsivité et de l’anxiété pour finalement bien intégrer le tout dans l’action quotidienne en suivant, entre autres, le principe « Arrête, observe et agis ».
Un bon chasseur sait attendre le bon moment !
Le contrôle cognitif, élément central du présent article, s’avère un prédicteur fiable de la réussite scolaire, mais aussi du développement socioémotionnel, particulièrement dû à son rôle face au contrôle de l’impulsivité.
Si la recherche de la gratification immédiate s’avère un penchant humain naturel, particulièrement chez le jeune enfant, apprendre à reporter celle-ci à plus tard est fondamental dans le développement de l’autocontrôle. Dans un monde où la vie s’accélère constamment, où l’immédiateté devient la norme, où la stimulation numérique devient de plus en plus performante, parvenir à contenir certains éléments de son monde intérieur (pensées, impulsions et anxiété) s’avère essentiel pour développer une bonne gestion de son attention, de son impulsivité et aussi réduire son anxiété. Or, une des composantes clés du contrôle cognitif est précisément cette aptitude à contenir l’impulsion en permettant, entre autres, le développement d’un délai d’attente. Ce dernier consiste en la capacité à retenir quelques instants une impulsion à agir afin de pouvoir évaluer la situation afin de choisir de passer ou non à l’action.
Tel le félin qui doit rester patient lorsqu’il chasse pour bondir sur sa proie, le délai d’attente demeure essentiel pour rester centré sur sa cible, retenir son impulsivité et maitriser le stress de la situation et atteindre son but.
Lorsque nous parlons du délai d’attente, Freud aurait insisté sur l’importance de la force du moi. Force du moi ou délai d’attente, le rôle demeure le même : parvenir à résister au plaisir de la gratification immédiate pour opter pour un meilleur choix à long terme ou contenir son anxiété afin de pouvoir agir sans être paralysé par celle-ci. Ne sommes-nous pas en plein dans la zone problématique de beaucoup trop d’enfants des années 2020 ?
Les compétences attentionnelles
Depuis plus d’une dizaine d’années, nous savons l’importance de la métacognition, c’est-à-dire la capacité de prendre conscience de ses propres processus cognitifs, dans la réussite des élèves. Par conséquent, plus l’enfant apprend à composer efficacement avec les processus derrière son attention, son impulsivité et ses émotions, plus il sera apte à contrôler de sa pensée et de son univers émotionnel, tel le chef d’orchestre qui dirige l’ensemble de ses musiciens. Il n’y a toutefois pas de magie pour y arriver : il faudra soutenir son développement en montrant de façon très explicite comment s’y prendre.
Notre cerveau ne porte aucun intérêt à apprendre ce qu’il sait déjà et il évite activement ce qui lui est clairement inaccessible. Il recherche plutôt la stimulation des nouvelles connaissances qu’il se sent capable d’intégrer, que ce soit avec ou sans aide. La curiosité de l’élève s’avère la manifestation concrète de cette neuroexcitabilité du cerveau. Pour qu’une nouvelle connaissance laisse une trace dans un réseau de neurones, l’élève ne doit pas être un simple spectateur passif face à quoi il est exposé, mais plutôt un agent actif de son apprentissage. Correspondant à la notion de neuroexcitabilité sur le plan neurologique, la curiosité devient le moteur de cet engagement actif. Déjà à ce stade, nous voyons que l’attention est sous-entendue par plusieurs aspects neurologiques qui dépassent amplement le fait de « vouloir être attentif ».
L’attention est d’abord et avant tout un processus qui permet de choisir une information pertinente, de la mettre à l’avant-plan, tout en nous faisant « oublier » le reste. La célèbre vidéo, qui nous demande de compter les passes que fait l’équipe des blancs sans que nous voyions l’intrus déguisé en ours dansant qui traverse le terrain, absorbé par la tâche que nous sommes, illustre bien la notion de cécité attentionnelle qui veut que notre attention ne s’intéresse qu’à ce qui est important pour nous dans l’instant présent. Conséquence directe, si l’enfant ne comprend pas sur quoi il doit porter son attention, il ne le verra pas. S’il ne le voit pas, il ne pourra l’apprendre. Enseigner consiste alors à pointer à l’élève ce sur quoi il doit porter son attention, par exemple la correspondance entre un graphème et un phonème, afin qu’il perçoive bien celle-ci.
À la base, ce que nous appelons notre attention est en fait un système attentionnel composé de trois éléments. Le premier, notre système d’alerte, se comporte comme un radar toujours à l’affut de ce qui pourrait être une menace, réelle ou non, si petite soit-elle. Le deuxième, notre système d’orientation, aussi appelé de récompense, cherche à retrouver autour de nous ce qui est source de gratification et de plaisir. Finalement, le troisième système, notre système exécutif, correspond au patron qui décide vers quoi mettre l’accent. Mais prudence, ce dernier ne peut traiter qu’une information à la fois, comme dans le cas du compte des passes de l’équipe des blancs.
Ces trois systèmes interagissent entre eux afin de rendre l’attention de l’enfant fluide et adaptée aux circonstances. Comprendre ces trois systèmes pose la base de la maitrise de son attention. Trois autres variables influenceront l’efficacité de l’attention : la clarté de l’intention, la précision de la cible et le maintien des actions vers cette cible.
Première variable, l’intention derrière ce que l’enfant veut faire structure l’attention en fonction du but visé. Puisque l’attention de l’enfant sera donc directement proportionnelle à la force de son intention, il faut l’aider à bien comprendre comment utiliser ce pouvoir. Par exemple, dire à l’élève qu’il doit repérer dans un texte un personnage ayant une dentition particulière, donne à son attention un filtre spécifique qui rend secondaire les autres éléments d’information. C’est le même principe qui nous permet de trouver nos mitaines ROUGES dans le fouillis du placard en nous rendant aveugles aux autres couleurs : l’intention claire de repérer la couleur rouge optimise l’attention.
Bien gérer la cible de la tâche en cours s’avère notre deuxième variable. Face à une tâche à atteindre, repérer le personnage à la dentition particulière par exemple, l’élève doit nommer précisément la cible qu’il veut atteindre : trouver le personnage. Il peut même ajouter une cible de temps en visant à le faire dans les cinq prochaines minutes. Une fois la cible bien précisée, les éléments pour la troisième variable, maintenir le cap vers son but, sont mis en place. En effet, en tant qu’adultes intervenant auprès des jeunes, nous cherchons trop souvent à « motiver » un enfant pour qu’il soit attentif, alors que nous devrions plutôt lui apprendre à gérer et bonifier les cibles à atteindre. Si ce qu’il veut atteindre est hors de sa portée, peu claire ou sans intérêt pour lui, il la ratera et se démotivera, ne laissant aucune énergie cognitive aux processus attentionnels.
Ainsi utilisées, nos trois variables transforment l’attention en une conséquence de la mise en place des bons processus cognitifs, prérequis pour atteindre la cible désirée.
En bref
LA CURIOSITÉ… c’est le moteur qui transforme l’élève en acteur de son attention.
Le système attentionnel
- Le système d’alerte
- Le système d’orientation et de récompense
- Le système exécutif
Trois variables qui optimisent l’attention
- Une intention claire
- Une cible précise
- Un maintien des actions vers la cible
Développer l’attention, c’est surtout utiliser efficacement les processus cognitifs qui la sous-tend.
L’art de rediriger sa pensée
Depuis quelques années, la recherche fait clairement ressortir l’importance des compétences socioémotionnelles dans la réussite scolaire des élèves. Le délai d’attente, dont nous avons parlé plus tôt, est une habileté essentielle pour soutenir ces compétences. Ainsi, contrôler son impulsivité, c’est apprendre à reporter à plus tard une réponse automatique ou une gratification immédiate pour choisir une récompense plus grande, mais qui arrivera plus tard. Dans notre cerveau, deux systèmes dynamiques sont impliqués dans ce contrôle : le système chaud, qui s’active face aux récompenses et aux plaisirs immédiats, principalement associé au système limbique, et le système froid qui, lui, se met en fonction pour l’atteinte de récompenses plus lointaines, principalement associé aux fonctions exécutives. Le système froid, capable de choisir d’attendre, joue un rôle de frein face aux tensions immédiates.
L’enfant à qui nous montrons, de façon très explicite, qu’en renonçant à des grignotines pour ne pas se couper l’appétit avant le souper, utilise, sans même en être véritablement conscient, son système froid pour élaborer une stratégie efficace (voir le désavantage de se couper l’appétit pour le souper) afin de rediriger sa pensée vers autre chose que la tentation qui s’offre à lui. Dans la même optique, guider l’enfant dans une démarche qui lui permet de rediriger sa pensée s’avérera une stratégie tout aussi efficace à développer pour la gestion de son anxiété.
Bien assis au cinéma avant le programme principal, la bande-annonce qui nous est présentée n’a qu’un but : nous faire ressentir l’émotion qui nous est communiquée, comme le film d’horreur qui suscite notre peur ou encore la comédie qui nous fait rire. Or, la tête de l’enfant est souvent remplie de pensées qui s’apparentent à des bandes-annonces : les vacances qui arrivent, mon chien « Spot » ou encore la peur de descendre dans un sous-sol mal éclairé. Le fait que l’enfant redirige ses pensées vers de nouvelles cibles modifiera son humeur. En apprenant à bloquer les pensées non pertinentes pour les rediriger vers autre chose, l’enfant, tout comme l’adulte, prend contrôle de son monde intérieur.
En bref
LE DÉLAI D’ATTENTE… consiste à opter pour une réponse réfléchie plutôt qu’une action impulsive et immédiate.
Système chaud
- Recherche la récompense immédiate
- Relève du système limbique de notre cerveau
Système froid
- S’active pour l’atteinte de récompenses plus lointaine
- Relève des fonctions exécutives de notre cerveau
Utiliser les ressources de notre système froid permet de rediriger les pensées impulsives ou anxieuses vers de meilleurs choix.
L’importance d’être explicite
À la base, notre rôle auprès des enfants consiste donc à amorcer la construction de ces habiletés cognitives et socioémotionnelles qui ne cesseront jamais de se développer jusqu’à leur accomplissement optimal à l’âge adulte. Si le développement de compétences spécifiques autour de la gestion de l’attention, de l’impulsivité et de l’anxiété est fondamental, certains savoir-faire de base sont tout aussi importants. Ces habiletés générales soutiennent l’ensemble des compétences à développer, comme, par exemple, prendre conscience dans l’action, rediriger sa pensée ou encore mettre en pratique « Arrête, observe et agis ».
Pour y arriver, nous profiterons de la plasticité du cerveau des jeunes pour leur apprendre la gestion de l’attention, de l’impulsivité et de l’anxiété de la façon la plus explicite possible. En effet, deux variables s’avèrent centrales pour explorer la question du développement des compétences G.A.I.A. : la plasticité du cerveau et l’enseignement explicite. L’enfant vient au monde avec un cerveau qui possède les structures requises pour développer ses habiletés attentionnelles et d’autocontrôle et c’est l’interaction avec son environnement qui potentialisera en grande partie cette habileté. Puisque le cerveau s’avère très plastique, c’est-à-dire qu’il évolue avec l’expérience, la vie elle-même devient structurante de ces processus. Ainsi, être attentif est naturel, mais la plasticité du cerveau nous permet de croire que le raffinement de celle-ci sera maximisé par l’enseignement explicite des processus et de stratégies attentionnelles. Cette métacognition de l’attention, que nous pouvons enseigner aux élèves, est ce qui permettra d’accroitre leur potentiel attentionnel au-delà de ce que les processus naturels seuls auraient fait.
Pour soutenir cet enseignement explicite, l’analogie sera une puissante alliée. À cause de ses composantes symboliques, affectives et cognitives, l’analogie est porteuse de sens pour celui qui l’utilise. Par exemple, dire au jeune qu’il devra explorer son univers intérieur pour devenir un guerrier G.A.I.A., en quête de maitrise de lui-même, est porteur d’un sens infiniment plus grand et ludique que de simplement lui dire d’apprendre à écouter. De telles analogies, telle celle de la bande-annonce pour rediriger sa pensée, de la télécommande pour choisir les bonnes choses, du kayakiste qui maitrise le courant comme il doit le faire pour son stress et son anxiété accéléreront l’intégration de nouvelles compétences des élèves, quel que soit leur âge.
En bref
L’ENSEIGNEMENT EXPLICITE… consiste à montrer de la façon la plus concrète possible comment développer ses compétences de la gestion de l’attention, de l’impulsivité et de l’anxiété.
Tirer profit de la plasticité du cerveau
- Activer les processus naturels du cerveau de l’élève par une interaction stimulante avec l’environnement
Maximiser l’enseignement explicite
- Montrer aux élèves comment fonctionne leur attention, c’est faire de la métacognition explicite
Utiliser l’analogie permet de maximiser l’enseignement explicite avec ses composantes symboliques, affectives et cognitives.
Devenir volontaire
Prendre conscience dans l’action
Combattant les Stormtrooper de l’Empire galactique dans un jeu vidéo, l’enfant développe à coup sûr une vive aptitude à prendre des décisions dans l’action ainsi que des réflexes visuomoteurs indéniables. Une question essentielle survient : combien de fois votre enfant s’est-il fait attaquer par des Stormtrooper en se rendant à l’école ? Une habileté que nous développons chez l’enfant n’a de sens que s’il peut la transférer dans des contextes de la vie réelle. Par conséquent, développer des habiletés en soi risque d’être inefficace. Par exemple, bien qu’il soit essentiel de les développer, mettre l’accent uniquement sur les fonctions exécutives risque de nous en faire manquer un aspect crucial, c’est-à-dire le rôle essentiel de la prise de conscience dans l’action. Base d’une métacognition essentielle au développement des compétences G.A.I.A., la prise de conscience dans l’action devient donc la voie royale pour une bonne gestion de l’attention, de l’impulsivité et de l’anxiété.
L’analogie de la lampe de poche illustre bien la notion de prendre conscience dans l’action. Lorsque survient une panne d’électricité, nous nous précipitons à tâtons dans la noirceur dans le tiroir où est rangée une lampe de poche. Dès que nous l’avons en main, nous prenons celle-ci pour éclairer ce que nous voulons voir. Il est en effet inutile de s’éclairer le visage ou d’éclairer le plafond. Généralement, nous pointons le faisceau de lumière à l’endroit où nous marchons ou encore sur l’endroit où nous avons rangé les chandelles que nous voulons allumer. La lampe de poche nous sert donc à éclairer la cible dont nous avons besoin. Par conséquent, aider l’enfant à prendre conscience de son fonctionnement dans l’action, c’est guider le faisceau de son attention, la lampe de poche, sur ce que nous voulons qu’il observe de lui-même. Ainsi, nous pouvons l’amener à observer sa façon de travailler, le discours intérieur qu’il a à ce moment, les liens qu’il fait avec le connu, etc. La stratégie de la lampe de poche deviendra d’autant plus efficace que nous l’aiderons à transférer une compétence existante chez lui, donc quelque chose qu’il a déjà réussi, dans un autre domaine ou dans une autre tâche. C’est un peu comme si dans la pénombre d’une panne d’électricité, nous braquions le faisceau de la lampe de poche derrière nous pour illustrer comment nous avons traversé la pièce jusqu’ici, pour ensuite rediriger la lumière vers l’avant en lui disant « tu vois, c’est la même chose que nous avons à faire ici ».
« Arrête, observe et agis »
Nous disposons tous d’une pensée rapide et automatisée construite par les répétitions de nos apprentissages, tels que deux et deux font quatre. Techniquement, cette pensée s’appelle le Système 1 (S1) et nous rend efficaces dans le quotidien. Un autre type de pensée, appelé le Système 2 (S2), s’avère beaucoup plus lente : multiplier dix-neuf par quarante-deux ou définir quel est le côté droit d’une image inversée dans un miroir nécessite de prendre notre temps pour bien y réfléchir. Cette pensée, bien que plus lente, guide nos raisonnements les plus complexes. Finalement, le dernier, mais essentiel, le Système 3 (S3) permet d’inhiber nos impulsions et nos différents automatismes qui peuvent nous induire en erreur, tel que dans le célèbre jeu ni oui ni non.
L’approche « Arrête, observe et agis » recoupe les connaissances modernes sur le cerveau et l’apprentissage. Ainsi, « arrête » (S3) vise à bloquer nos automatismes ou impulsivités qui nuisent à une pleine attention ; « observe » (S2) permet de prendre le temps de manipuler consciemment une nouvelle information pour bien l’assimiler et, finalement, « agis » (S1) vise à mettre en action les implications de ce nouvel apprentissage, éventuellement son automatisation par la pratique.
Enseigner explicitement aux enfants une action aussi simple que de traverser la rue, c’est leur enseigner l’efficacité des trois systèmes de la pensée humaine. Arrête avant de traverser pour éviter un accident (S3), observe l’état de la situation en regardant des deux côtés (S2) et agis en apprenant à traverser au bon moment (S1). Ainsi équipé d’une stratégie 3, 2, 1 (« Arrête, observe et agis »), l’efficacité des apprentissages s’en trouvera optimisée.
En bref
DEVENIR VOLONTAIRE… c’est travailler à rendre l’élève conscient de ses processus et ainsi l’aider à agrandir son contrôle cognitif.
Arrête
- Bloquer les automatismes non pertinents et l’impulsivité.
Observe
- Manipuler consciemment l’information pour mieux la comprendre.
Agis
- Mettre en action afin d’automatiser par la pratique.
Intégrer l’approche « Arrête, observe et agis » au quotidien de l’élève, c’est accroitre son autonomie cognitive.
Conclusion
Finalement, nous pourrions dire que l’essentiel à développer chez les enfants s’avère cette capacité à apprivoiser la maitrise de leurs actions cognitives, plutôt que d’être soumis à leurs différents automatismes. En effet, l’impulsivité et l’anxiété sont des réactions que nous ne choisissons pas, tandis que de rediriger sa pensée demeure un acte volontaire. Être régi par la recherche de gratification immédiate peut s’avérer une prison dont seul le délai d’attente, construit par une bonne gestion des systèmes froids et chauds, permet d’en sortir et pour se construire un moi solide et volontaire.
Pareillement, être attentif ne veut rien dire en soi. Toutefois, devenir le funambule qui maintient son équilibre sur le fil de l’attention en gérant ses trois systèmes et les variables qui influencent celle-ci, comme le précise Jean-Philippe Lachaux[1], transforme l’attention en une action volontaire.
Au final, tous ces processus sont naturellement présents dans le cerveau de l’enfant, ce dès sa naissance, et ne demandent qu’à être stimulés pour se développer. Mais nous savons aussi que de les enseigner de façon très explicite contribuera à les rendre optimaux et ainsi outiller le jeune afin qu’il devienne « un guerrier de l’attention » de plus en plus conscient du contrôle qu’il a sur ses processus cognitifs. Ainsi équipé, il pourra parcourir les chemins de la vie avec sagesse sur fond de trois mots clés : « Arrête, observe et agis ».
[1] Lachaux, Jean-Philippe ; Le cerveau funambule. Comprendre et apprivoiser son attention grâce aux neurosciences ; Odile Jacob ; 2015 ; Paris.
Références
Caron, Alain; Arrête, observe et agis. Stratégies et outils pour développer les compétences exécutives et méthodologiques des élèves; Chenelière Éducation; 2019; Montréal
Lachaux, Jean-Philippe ; Le cerveau funambule. Comprendre et apprivoiser son attention grâce aux neurosciences ; Odile Jacob ; 2015 ; Paris.
Titulaire d’une maitrise en psychologie de l’Université Laval, je travaille depuis plus de 25 ans dans le secteur de l’éducation. Fort de mon expérience de travail auprès des élèves du primaire, du secondaire et de ceux qui éprouvent des difficultés d’adaptation scolaire, j’ai développé un intérêt particulier pour l’incontournable problématique de l’attention en classe, de l’hyperactivité et de la persistance dans la tâche, ainsi que de l’importance des fonctions exécutives dans la réussite scolaire des élèves.
Au fil des ans, j’ai publié plusieurs livres qui tentent de traduire mon expérience en outils pratiques. Ainsi, « Être attentif c’est bien, persister c’est mieux ! », le « Programme Attentix » ainsi que de « Aider son enfant à gérer l’impulsivité et l’attention » (Éditions Chenelière Éducation) se veulent des outils pratiques pour les enseignants, intervenants du primaire ainsi que pour les parents de ces enfants. Actuellement, je travaille à développer des outils qui favorisent le passage du primaire vers le secondaire à partir du développement des compétences exécutives et méthodologiques des élèves. Intitulée « Arrête, observe et agis », cette approche s’accompagne aussi d’un outil informatique en ligne, le MéthoBulles, et d’un livre publié à l’automne 2018.
Par la synthèse de mes différentes expériences professionnelles, j’ai acquis, je crois, une vaste connaissance des enjeux du développement de l’élève, ainsi qu’un sens pratique de l’intervention sur le terrain que je tente de vous livrer par le biais de mes formations, conférences et livres.
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