Collaboration des enseignantes et des enseignants
Une culture très différente anime les écoles selon qu’il s’agit du palier élémentaire ou secondaire, comme peut le confirmer toute personne qui a enseigné dans les deux milieux. Un nombre d’études font allusion à la structure fractionnée (ou encore « balkanisée », « cloisonnée ») des écoles secondaires; la répartition des matières en sections distinctes entraîne une séparation naturelle entre les membres de l’équipe-école (Brady, 2008; Firestone et Louis, 1999; Hargreaves et Macmillan, 1995).
Ces caractéristiques indiquent que la collaboration entre les sections et entre les membres de l’équipe-école est probablement plus difficile et moins fréquente au palier secondaire qu’au palier élémentaire. Vu l’importance de la collaboration pour la réussite des élèves, les élèves en difficulté pourraient être désavantagés dans ce contexte. On décrit souvent le coenseignement, qui est un produit de la collaboration, comme la méthode d’éducation inclusive la plus efficace (Cook et Friend, 2007; Murwaski et Swanson, 2001).
La recherche tend à confirmer l’efficacité de la collaboration dans les écoles secondaires, en particulier du coenseignement. Des enseignantes et enseignants disent que le coenseignement a un effet positif sur le rendement des élèves, soulignant qu’ils constatent aussi des progrès chez les élèves ayant des troubles d’apprentissage. Ceux-ci semblent avoir plus de plaisir et apprendre beaucoup plus grâce aux activités pratiques, à l’attention qu’ils peuvent recevoir de chacun des enseignants et à ce « double enseignement ». L’enseignante ou l’enseignant présente une leçon d’une certaine façon, tandis que sa ou son collègue peut l’expliquer et l’illustrer d’une manière différente et établir un lien avec les enfants que l’autre enseignante ou enseignant n’arrive pas à joindre. (Cramer et coll., 2010, p. 67).
Bien que le coenseignement suppose la participation conjointe de deux enseignantes ou enseignants dans la même classe, Conzemius et O’Neill (2014) sont plus en faveur d’une collaboration à l’échelle de l’école, par la création de ce qu’ils appellent des équipes-écoles SMART. Ils proposent d’abandonner la collaboration informelle, comme un déjeuner de travail entre deux membres de l’équipe-école pour discuter d’un exercice en classe; selon eux, une initiative de collaboration qui met l’accent sur des tâches plus complexes ou de plus longue durée sera probablement plus efficace si la collaboration est officialisée ou repose sur une structure clairement définie (Conzemius et O’Neill, 2014, p. 27).
Pour les élèves en difficulté, cette rencontre porterait sur la scolarisation complète plutôt que sur un cours ou une leçon en particulier. Elle est similaire à une réunion du comité d’identification, de placement et de révision (CIPR) ou à une rencontre visant l’établissement d’un plan d’enseignement individualisé (PEI), quoique les équipes SMART (ou les équipes de soutien à l’élémentaire) se réunissent habituellement plus souvent durant l’année scolaire.