Motivation à lire

Pour un grand nombre d’élèves ayant des TA, apprendre à lire est la tâche la plus difficile durant les années du primaire. Le fait de vivre continuellement des difficultés peut susciter de la frustration et de l’anxiété et mener à un évitement expérientiel [1]. Il est donc primordial que le professionnel de l’enseignement prête attention aux facteurs de motivation et aide à faire de la lecture une expérience positive pour tous les élèves, en particulier ceux qui éprouvent des difficultés.

Une enseignante et des élèves lisant dans un cercleFacteurs contribuant à la motivation intrinsèque des élèves en lecture :

  • faire participer les élèves au processus d’apprentissage;
  • créer un environnement d’apprentissage riche en contenu;
  • permettre aux élèves de choisir les textes à lire;
  • encourager l’interaction et les échanges entre les élèves;
  • être un modèle de lecteur ou de lectrice;
  • planifier une variété d’activités de lecture intéressantes et stimulantes [2].

Évaluation continue

Niveau de compétence en lecture

La persévérance des élèves à la tâche est directement liée à leur perception de leur capacité de réussir [3]. En lecture, il est préférable que le texte corresponde à la zone de développement proximal; la tâche doit être suffisamment difficile pour amener les élèves à développer leur compétence, mais pas trop pour éviter qu’ils se découragent.

Intervention précoce

« Plus les élèves ayant des difficultés en lecture sont jeunes lorsqu'ils reçoivent un enseignement adapté, plus ces interventions ont la chance de porter fruits. À partir de la 3e année, les interventions visant à remédier à des difficultés en lecture ont moins de chance de réussir que les interventions précoces. Il faut repérer avant la fin de la 1re année les élèves pour qui l'acquisition de la lecture pose des difficultés et leur offrir au moment opportun les interventions additionnelles nécessaires, afin d'éviter que leurs difficultés ne s'aggravent et que les échecs répétés en lecture n'affectent leur motivation à apprendre à lire et à écrire. » [4]

À la page 35 du document Stratégie de lecture au primaire du ministère de l’Éducation, on retrouve une liste de stratégies pour aider les professionnels de l’enseignement à évaluer des habiletés particulières en lecture. Cliquez ici pour consulter le document Stratégie de lecture au primaire : Rapport de la table ronde des experts en lecture.

Différenciation pédagogique

La différenciation pédagogique (DP) vise à adapter l’enseignement en fonction des points forts, des intérêts, des styles d’apprentissage et de la motivation à apprendre de chaque élève [5]. Aussi, un programme de lecture motivant répond au besoin de différenciation en proposant aux élèves différentes façons de s’engager dans la lecture et de montrer ce qu’ils savent.

Pour différencier le contenu :

  • 2 garçons lisant ensemble en classeUtiliser des centres d’apprentissage où de petits groupes d’élèves travaillent à différents types d’activités de lecture, selon leurs préférences personnelles ou selon les consignes données par le professionnel de l’enseignement.
  • Utiliser des textes nivelés et à plusieurs niveaux.
  • Proposer un choix varié de textes, y compris des textes de fiction et de non-fiction, de la poésie et des textes sur des sujets qui intéressent les élèves. Au besoin, aider les élèves à choisir leur matériel de lecture.

Pour différencier les processus :

  • Utiliser une combinaison équilibrée d’activités de lecture aux élèves, de lecture partagée, de lecture guidée et de lecture autonome.
  • Utiliser des cercles de lecture où chaque élève joue un rôle différent dans la tâche de lecture.
  • Inviter un auteur ou une auteure à venir parler de lecture et d’écriture dans la classe.
  • Avant la lecture, présenter les nouveaux personnages et le nouveau vocabulaire à l’aide d’une activité interactive, par exemple en parcourant les images ou en faisant une chasse au trésor.
  • Intégrer des outils technologiques au besoin.

Pour différencier les productions:

  • Donner aux élèves la possibilité de choisir parmi des options intéressantes.
  • Permettre aux élèves de montrer ce qu’ils savent sans avoir peur d’être jugés, comme de faire la lecture à une ou un partenaire plus jeune.
  • Proposer aux élèves de créer un grand livre, individuellement ou en équipe. Ils peuvent y raconter leur histoire préférée dans leurs propres mots ou raconter une histoire qu’ils ont inventée. Ils pourront ensuite présenter leur livre à la classe ou au professionnel de l’enseignement.

Différencier les environnements affectifs et physiques en transformant la salle de classe en un lieu où la lecture est mise à l’honneur [6] :

  • Aménager des endroits de lecture confortables dans la classe.
  • Faire en sorte que la bibliothèque soit le point central de la classe.
  • Offrir une variété d’ouvrages qui correspondent aux différents intérêts, niveaux de compétence, besoins et contextes culturels des élèves. Renouveler régulièrement le contenu de la bibliothèque de la classe afin de garder les ouvrages intéressants et adaptés à l’évolution des élèves.
  • Tenir régulièrement des discussions littéraires durant lesquelles le professionnel de l’enseignement présente quelques livres de la bibliothèque de la classe. Susciter l’intérêt des élèves en donnant des détails et des indices qui les aideront à savoir s’ils peuvent choisir ce livre pendant les périodes de lecture autonome. Proposer aux élèves de présenter à leurs camarades leurs livres préférés dans la classe ou des livres qu’ils ont apportés de la maison.
  • Dramatiser vos histoires en utilisant des voix spéciales pour les différents personnages, en utilisant des accessoires, en imitant les sons drôles ou en jouant les scènes.
  • Créer une activité « auteur(e) du mois » ou attribuer un prix de reconnaissance aux histoires préférées des élèves.
  • Demander à des adultes de servir de modèles de lecture en enregistrant de courtes vidéos dans lesquelles des membres du personnel enseignant ou du personnel de soutien parlent des livres qui ont eu un impact sur eux.

Références

[1] TA@l’école, 2018.

[2] Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2003b

[3] Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2003b, p. 5.2.

[4] Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2003a, p. 40-41

[5] Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2013

[6] Paquet-Bélanger, 2015.