Zone rouge

Un continuum de couleurs: vert, jaune, rouge

On retrouve dans la zone rouge les problèmes de santé mentale plus graves, intenses et de longue durée. La présente section porte sur ceux qui accompagnent le plus souvent les TA et explique ce que le personnel scolaire peut faire pour aider les élèves qui se trouvent dans la zone rouge.

L’élève qui se trouve dans la zone rouge adoptera divers comportements perturbateurs qui peuvent être intériorisés ou extériorisés.

On parle de comportement extériorisé lorsque l’élève dirige ses émotions vers l’extérieur. Un comportement de ce type est généralement plus facilement observable et peut prendre la forme :

  • d’une agression (frapper, crier, blasphémer, etc.);
  • d’une défiance ou d’une opposition (ne pas écouter, ne pas suivre les règles ou les consignes);
  • d’un accès ou d’une crise de colère.

On parle de comportement intériorisé lorsque les émotions sont dirigées vers l’intérieur. Il est donc moins visible et passe souvent inaperçu jusqu’à ce que l’élève vive tellement de détresse qu’il pourra adopter un comportement d’extériorisation tel que :

  • le retrait;
  • l’évitement;
  • les plaintes somatiques;
  • l’anxiété;
  • la dépression.

Un diagramme démontrant les comportements internalisés à l'intérieur d'un cercle, et les comportements externalisés à l'extérieur du cercle

Figure 1 : Le diagramme ci-dessus représente les comportements intériorisés et extériorisés qui peuvent se manifester chez les élèves qui ont des défis au niveau des TASM.

La ressource Vers un juste équilibre produite par le ministère de l’Éducation de l’Ontario renferme de bonnes descriptions des divers problèmes de santé mentale qui peuvent toucher les élèves, ainsi que les manifestations à surveiller et des stratégies pour aider ces élèves. Cliquer ici afin d'accéder au document Vers un juste équilibre : Pour promouvoir la santé mentale et le bien-être des élèves – Guide du personnel scolaire.

La présente section du module d’apprentissage porte sur l’anxiété et la dépression. Ces problèmes de santé mentale ont un impact sur la capacité de l’élève d’apprendre et de démontrer ses apprentissages, et leur incidence est généralement plus élevée chez les élèves ayant des TA [i]. Il est important que le personnel scolaire soit renseigné au sujet de ces troubles et des comportements associés qui peuvent se manifester à l’école; cependant, rappelez-vous que le diagnostic et l’intervention reviennent en premier lieu aux spécialistes de la santé mentale.

Anxiété

L’anxiété est une émotion normale. Elle survient sous forme de malaise psychique lorsque nous pressentons une menace. Il s’agit du premier système d’alarme du cerveau qui nous prévient d’un danger éventuel et active notre système nerveux sympathique. L’anxiété peut aussi être un mécanisme d’adaptation mésadapté. Le cerveau peut parfois percevoir certaines situations – faire un examen, entrer dans une salle où il y a beaucoup de gens ou être seul – comme « dangereuses », suscitant alors une réaction de combat, de fuite ou de soumission. Mais l’anxiété n’est pas une fonction utile durant un examen parce qu’elle nuit à la concentration et à la capacité de se remémorer des éléments d’information.

Pour l’élève ayant des TA, de nombreuses situations peuvent susciter de l’anxiété sans qu’on parle nécessairement de trouble anxieux. Il suffira parfois de lui offrir du temps et du soutien pour s’adapter à la situation, tout en veillant à ce que les mesures d’adaptation appropriées soient en place. Tel qu’il est mentionné plus haut, une étude récente menée par Margari et coll. [ii] révèle que 30 % des personnes ayant des TA répondent aux critères diagnostiques des troubles anxieux, comme un trouble d’anxiété généralisée ou un trouble obsessionnel-compulsif.

Un diagnostic de trouble est posé lorsque l’anxiété :

  • perturbe considérablement le fonctionnement quotidien (p. ex., incapacité d’aller à l’école, évitement de toutes les activités sociales);
  • est persistante (les symptômes durent depuis au moins six mois et ne sont pas seulement attribuables à un changement ou à une nouvelle situation);
  • est disproportionnée par rapport à la menace ou au danger réel.

Reconnaître l’anxiété

Les élèves ne verbalisent pas toujours leurs inquiétudes, et leurs comportements peuvent varier en fonction de leur âge et de leur tempérament.

  • Les élèves plus jeunes peuvent avoir de la difficulté à dormir ou être portés à faire de l’incontinence nocturne, à pleurer, à faire des crises, à s’opposer aux séparations et à ne pas arriver à se calmer dans un court laps de temps.
  • Les élèves plus âgés peuvent avoir des maux de ventre, de la difficulté à dormir, des épisodes fréquents de questionnement ou avoir besoin d’être rassurés. Ils peuvent aussi s’absenter de l’école, s’isoler des amis et de la famille, être « dans la lune » ou regarder souvent dehors, être agités et/ou demander souvent la permission d’aller aux toilettes.
  • Les adolescents peuvent montrer des signes de retrait par rapport à la famille, aux amis ou aux activités, passer plus de temps à l’ordinateur, modifier leurs habitudes de sommeil, répliquer ou ne pas répondre aux questions et refuser d’aller à l’école et/ou consommer des drogues ou de l’alcool.

Les TA peuvent exacerber le problème d’anxiété. Par exemple, certains comportements comme la nervosité et l’agitation, les difficultés de concentration ou l’opposition aux consignes pourraient refléter des éléments de TA (p. ex., langage, mémoire, attention) ou une difficulté d’attention qui découle de soucis excessifs, une caractéristique du trouble d’anxiété généralisée. De même, le fait d’éviter les interactions sociales ou de ne pas initier de conversation pourrait refléter un TA dans les domaines du langage, de la vitesse de traitement ou des habiletés visuo-spatiales (perceptives), ou un trouble d’anxiété sociale.

La ressource Vers un juste équilibre offre un tableau de stratégies pédagogiques pour répondre aux symptômes reliés à l’anxiété (pages 36 à 40). Cliquer ici afin d'accéder au document Vers un juste équilibre : Pour promouvoir la santé mentale et le bien-être des élèves – Guide du personnel scolaire.

Dépression

« C’est plus grave qu’une ‘petite peine’ quand les problèmes d’humeur persistent et affectent les pensées de l’élève, l’estime de soi, ses perceptions et la façon dont il se comporte et interagit avec les autres[iii]. »

La dépression est un trouble de l’humeur qui affecte les sentiments, les pensées et les comportements. L’élève en dépression peut se sentir triste, irritable ou insensible, vivre du désespoir et être incapable d’apprécier les activités qu’il a l’habitude d’aimer [iv].

Reconnaître la dépression

À l’école, les signes de dépression peuvent inclure [v] :

  • la difficulté à se concentrer en classe;
  • la fatigue;
  • la difficulté à terminer des travaux;
  • des absences fréquentes;
  • une humeur irritable ou des sentiments de frustration.

Les TA peuvent également exacerber l’état dépressif. Le jeune qui souffre de dépression et de TA, peut avoir une vitesse de raisonnement plus lente et des difficultés de concentration qui se manifestent comme étant des signes dérivant de la dépression, des TA ou des deux. Pour cette raison, une évaluation approfondie par un spécialiste de la santé mentale est souvent nécessaire pour bien déceler les tendances, les changements et/ou la durée des comportements.

La ressource Vers un juste équilibre offre un tableau de stratégies pédagogiques pour répondre aux symptômes reliés à l’anxiété (pages 51 à 52). Cliquer ici afin d'accéder au document Vers un juste équilibre : Pour promouvoir la santé mentale et le bien-être des élèves – Guide du personnel scolaire.

Références

[i] Svetaz, Ireland et Blum, 2000

[ii] Margari, Buttiglione, Craig, Cristella et de Giambattista, 2013

[iii] Ministère de l'Éducation de l'Ontario, 2013, p. 45

[iv] Association canadienne pour la santé mentale, 2014

[v] Ministère de l'Éducation de l'Ontario, 2013, p. 42