Que peuvent faire les professionnels de l'enseignement?

Diverses stratégies et interventions ont été mises au point à l’intention des élèves qui ont des problèmes de santé mentale. Dans le cas des élèves aux prises avec des TASM, les stratégies et les interventions doivent être adaptées à leur profil d’apprentissage unique et cibler à la fois les TA et les problèmes de santé mentale. En tant que professionnel de l’enseignement, voici ce que vous pouvez faire afin de soutenir les élèves éprouvant des difficultés dans la zone rouge.

Faire des observations

La première étape consiste à reconnaître et à identifier les signes d’un éventuel problème de santé mentale. Il est important d’observer et de documenter tout comportement qui vous semble préoccupant et de vous poser les questions suivantes :

  • Est-ce que d’autres personnes (personnel scolaire et parents) ont des inquiétudes au sujet de l’élève?
  • Les comportements de l’élève sont-ils persistants et graves et nuisent-ils considérablement à sa capacité de fonctionner?
  • Les comportements de l’élève sont-ils habituels ou ont-ils changé?
  • Les comportements de l’élève sont-ils caractéristiques de son âge ou de son développement?
  • L’élève est-il dans la zone verte, jaune ou rouge sur le continuum de la santé mentale?

Travailler en équipe

Enseignants autour d'une tableSi vous avez des inquiétudes, il est important de partager vos observations avec d’autres personnes qui peuvent aider à élaborer un plan pour gérer les comportements à l’école et à la maison. Vous avez accès à des personnes-ressources en milieu scolaire, dont la direction et la direction adjointe, le travailleur social ou la travailleuse sociale et le psychologue ou la psychologue de l’école, le conseiller ou la conseillère en orientation et l’équipe de soutien de l’école. Chaque conseil scolaire a ses propres procédures, mais tous ont en place un processus que le personnel scolaire peut utiliser pour signaler ses inquiétudes au sujet d’élèves qui éprouvent des problèmes de santé mentale.

Vous avez aussi la possibilité d’obtenir du soutien en dehors de l’école. Les problèmes de santé mentale sont souvent complexes et exigent une évaluation spécialisée par un professionnel de la santé mentale afin de déterminer ce qui se passe chez l’élève. En tant que professionnel de l’enseignement, vous pouvez recommander une évaluation de l’élève en invitant ses parents à consulter le médecin de famille.

Une approche d’équipe menée de concert avec les parents, le personnel scolaire et d’autres professionnels est essentielle pour intervenir auprès des élèves qui vivent des problèmes de santé mentale. La communication avec les parents et d’autres professionnels peut être ardue et déconcertante par moment. Un manque de communication peut toutefois avoir un effet néfaste sur la santé mentale d’un élève. Une communication ouverte et régulière est essentielle au bien-être des élèves et garantit que chacun se sent entendu et compris. La délicatesse est de mise lorsqu’on discute du comportement d’un enfant avec les parents. N’oubliez pas de commencer par souligner les points forts de l’élève et de ne pas mettre l’accent seulement sur les comportements problématiques.

Facteurs de protection

Bien que les élèves ayant des TA soient à risque de connaître des problèmes de santé mentale, ils possèdent aussi des facteurs de protection qui peuvent les aider à renforcer leurs forces et leur résilience.

La persévérance scolaire est un important facteur de protection. Le sentiment d’appartenance et les liens créés en milieu scolaire contribuent à réduire les risques et à promouvoir le bien-être, même si l’école peut être exigeante sur les plans scolaire et social. Le personnel scolaire joue un rôle important dans la promotion d’un environnement d’apprentissage sécuritaire et positif (p. ex., en recommandant un PEI et des adaptations).

Le fait de se sentir compris et appuyé par une personne significative est un autre facteur de protection important. Une relation de ce genre peut faire toute la différence. Selon Hurlington (2010), des études indiquent qu’une intervention à court terme même d’un seul adulte bienveillant peut faire une profonde différence.

On peut favoriser le bien-être des élèves en créant des conditions propices à la réussite et à la maîtrise et en célébrant leurs forces. En offrant aux élèves des occasions de vivre des réussites et de se sentir compétents, le personnel scolaire cultive leur assurance, leur sentiment de maîtrise et leur capacité.

Les habiletés d’autonomie sociale et d’autodétermination sont aussi des facteurs de protection importants, tant à l’école qu’à l’extérieur. Le personnel scolaire peut aider les élèves à développer leurs habiletés d’autonomie sociale et se montrer réceptif aux efforts des élèves pour faire valoir leurs besoins. La capacité d’autodétermination peut prendre du temps à se développer et elle évolue avec l’âge.

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