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Comment les choses se sont-elles passées lorsque Matthew a reçu pour la première fois un diagnostic de troubles d’apprentissage?
MÈRE : Le processus menant au diagnostic de troubles d’apprentissage a commencé lorsque Matthew était en 4e année. Il était très intelligent, mais il avait tellement de difficulté à apprendre à épeler et à lire. Il démontrait une capacité de comprendre, mais, malgré tous ses efforts, il n’a jamais obtenu un A en raison de ses faibles compétences en lecture et en orthographe. En 5e année, Matthew a reçu une évaluation psycho-éducationnelle. Durant le processus, j’étais nerveuse et inquiète par rapport à ce qu’on allait découvrir. Une fois que Matthew a reçu son diagnostic, nous savions qu’il aurait toujours de la difficulté à l’école, même en faisant de gros efforts. On le verrait toujours comme l’enfant qui peinait pour réussir. Le psychologue qui a posé le diagnostic de troubles d’apprentissage a pris le temps de parler à Matthew en privé au sujet de ses constatations. Je crois que cela a eu un effet très positif sur Matthew.
MATTHEW : Lorsque j’ai reçu mon diagnostic, je me suis senti différent. À ce moment-là, je ne savais pas ce qui allait changer. Je pensais que j’étais peut-être moins intelligent que certains de mes compagnons de classe. J’ai également compris que ce serait plus difficile pour moi de montrer à mes enseignants, à moi-même et aux autres que j’étais aussi capable que n’importe qui d’autre.
Quel est l’impact d’avoir un membre de la famille atteint de troubles d’apprentissage?
MÈRE : Matthew devient anxieux et a besoin de parler, alors il parle beaucoup! Nous devons nous rappeler que c’est la façon dont il traite l’information et les émotions. Parfois, c’est difficile de lui donner le temps dont il a besoin, et je sais que c’est pénible pour lui. Nous avons dû apprendre à reconnaître ses efforts et à lui rappeler chaque jour ce qu’il apporte au monde parce que le milieu scolaire peut être frustrant. Nous devons rester en contact avec l’école pour rendre les règles du jeu équitables et nous assurer que Matthew obtient les mesures d’adaptation auxquelles il a droit. Nous devons l’aider à acquérir des compétences pour défendre et revendiquer ses droits. Nous avons dû tout apprendre au sujet de la technologie d’assistance afin de pouvoir aider Matthew à l’utiliser comme un outil qui facilite son apprentissage. Nous avons dû trouver des activités à l’extérieur de l’école qui permettraient à Matthew de se reconnaître, de rester positif et de continuer à développer une bonne estime de soi.
Mais, avant tout, Matthew nous aide à conserver notre équilibre. Il nous rappelle que l’intelligence ne se mesure pas seulement en fonction des capacités en lecture. Il apporte de la joie lorsqu’il voit le monde juste un peu différemment.
Quels sont les points forts de Matthew?
MATTHEW : Certains de mes points les plus forts sont dans le domaine de la mémoire et de l’expression verbales. Je peux exprimer mes connaissances beaucoup plus facilement lorsque je peux parler à quelqu’un ou m’enregistrer. À l’école, je suis très fort dans les discussions en classe ou les présentations, puisque je peux m’exprimer plus facilement. Mes points forts me permettent d’utiliser du mieux que je peux mon vocabulaire et les autres outils que je possède, sans être limité par d’autres facteurs.
MÈRE : Matthew est un adolescent plein d’entrain. Il est impressionnant et a confiance en ses capacités. Matthew a eu de nombreuses occasions de parler de ses troubles d’apprentissage devant un grand nombre de personnes. Il a appris à persévérer – il sait qui il est et ce qu’il est capable de faire. Matthew utilise la technologie dans toute la mesure de ses capacités. Matthew a du cran et fait preuve de compassion envers les autres. Il a été marginalisé en classe et, pour cette raison, il redouble d’efforts pour ne pas marginaliser les autres.
ENSEIGNANT : Matthew est un apprenant brillant, enthousiaste et dévoué qui tire avantage des consignes orales et des aides visuelles pour renforcer les attentes. C’est un apprenant auditif qui possède des capacités incroyables en expression orale du langage. Si on lui explique clairement les attentes et qu’on lui donne le temps de traiter l’information, Matthew démontre un potentiel illimité!
Quels sont les besoins de Matthew?
MATTHEW : Le plus difficile pour moi à l’école, c’est d’écrire ou d’épeler des mots. J’ai de la difficulté à gérer mon temps et les grosses charges de travail. C’est également difficile pour moi de rester concentré lorsque je lis. Pour m’aider, j’utilise des programmes comme celui de Kurzweil pour faire lire mes manuels, ce qui me permet de garder ma concentration et d’utiliser mes capacités auditives.
MÈRE : Matthew a besoin d’aide en lecture et en écriture. Il est maintenant en 12e année, et il est capable de défendre ses propres droits. Matthew a besoin d’aide pour gérer ses devoirs. Lorsqu’il reçoit un projet, on travaille ensemble pour le diviser en parcelles faciles à gérer afin qu’il puisse respecter les échéances. Il devient angoissé lorsqu’il croit qu’il ne réussira pas à gérer ses travaux. Matthew a de la difficulté à épeler et à écrire. Il a du mal à être clair. Matthew est distrait et semble souvent être désorganisé. Toutefois, je me rends compte qu’il organise le monde en fonction de ses besoins.
ENSEIGNANT : Matthew a de la difficulté avec l’orthographe, les conventions et l’organisation des idées. Toutefois, grâce à l’utilisation d’un logiciel d’assistance et à sa capacité de défendre ses droits et ceux d’autrui, il vit des réussites scolaires incroyables.
Quelles sont quelques-unes des stratégies que Matthew utilise pour l’aider à réussir?
MATTHEW : Les outils que j’utilise pour m’aider à réussir me permettent de créer des listes de vérification avec des dates limites pour être mieux organisé et mieux gérer mon temps. Je ne suis donc pas stressé lorsque j’ai un long devoir à faire. J’utilise également le programme Kurzweil parce qu’il me permet de prendre des notes plus efficacement et d’étudier plus facilement. De plus, j’ai constaté que la construction d’arbres conceptuels m’aide à rassembler mes pensées et à établir des liens, ce qui me permet de comprendre toutes les connaissances que j’ai et la place que celles-ci occupent à grande et à petite échelle.
MÈRE : Puisque Matthew est un apprenant auditif, c’est avantageux pour lui d’avoir ses manuels sur son ordinateur. Il peut utiliser le programme Kurzweil pour se faire lire un manuel ou une histoire.
ENSEIGNANT : Dès ma première rencontre avec Matthew, alors qu’il était en 8e année, j’ai su qu’il pouvait très bien défendre ses propres droits. Il a été en mesure d’énoncer clairement quel type d’apprenant il était et ce dont il avait besoin pour réussir. Au cours des cinq dernières années, j’ai eu le bonheur de regarder Matthew mûrir, devenir plus confiant envers ses capacités et favoriser la confiance en l’autre. Bien que Matthew ait été un élève solide lorsque je l’ai rencontré, il est devenu un apprenant encore plus déterminé. Il se fixe des objectifs, est fier de ses réalisations et raconte son histoire à d’autres personnes. Matthew a la capacité de donner des moyens d’agir aux personnes autour de lui grâce à sa vivacité d’esprit, sa sincérité et son histoire. Il me rend fier chaque jour.
Que devraient savoir les professionnels de l'enseignement?
MATTHEW : Selon moi, la chose la plus importante qu’un enseignant devrait savoir est qu’il ne faut jamais abandonner. Les élèves ayant des troubles d’apprentissage n’ont peut-être pas toujours l’air d’essayer de faire de leur mieux ou d’être les plus confiants, mais le fait d’avoir quelqu’un qui se bat pour nous et qui nous fait essayer de donner le meilleur de nous même est la plus belle chose que l’on peut demander à un enseignant. Je dis cela parce qu’un enseignant peut nous aider et nous pousser à devenir un meilleur apprenant. Il peut nous aider à défendre nos propres droits, à comprendre la façon dont on apprend et à devenir plus confiants. Cet engagement envers les élèves ayant des troubles d’apprentissage est la chose la plus importante. Les élèves s’en souviendront tout au long de leur vie.
MÈRE : Je crois qu’il faut rendre la salle de classe inclusive. Les élèves ayant des troubles d’apprentissage ne sont pas paresseux. Ils ont besoin d’être soutenus et loués pour les efforts déployés. Les troubles d’apprentissage ne sont qu’une partie de leur personnalité – traitez-les comme des élèves. Adoptez leur technologie afin qu’ils l’adoptent à leur tour. Il ne suffit pas de barrer les questions auxquelles ils n’ont pas à répondre – cela ne fait que perpétuer ce qu’ils croient déjà à leur sujet. Les enseignants ont le pouvoir d’arrêter les stigmates. N’oubliez pas que les mesures d’adaptation ne sont pas des moyens de tricher. C’est plutôt une façon de rendre les règles du jeu équitables afin qu’ils puissent démontrer à quel point ils sont intelligents.
ENSEIGNANT : Le potentiel illimité des élèves ayant des troubles d’apprentissage est le message le plus important à transmettre à tous les enseignants qui travaillent avec ceux-ci. Ils sont capables au-delà de toute mesure et, lorsqu’ils ont une occasion de montrer de diverses façons leur compréhension de concepts, ils peuvent le faire et réussir incroyablement bien.
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