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Par Nathalie Paquet-Bélanger

L’acte de lire nécessite la mobilisation de plusieurs processus simultanément. Il faut tout d’abord décoder les mots et en connaître la signification, puis comprendre les phrases, substituer les pronoms de reprise par leur référent, établir des liens entre les idées notamment à l’aide des marqueurs de relation, se créer des représentations mentales, faire des inférences, résumer, etc..

Chez la plupart des élèves ayant un ou des TA en lecture, l’un de ces processus, l’identification de mot écrit, est souvent déficitaire et engendre des difficultés au niveau des autres processus, mais uniquement pour les tâches écrites. Par exemple, si l’élève écoute une histoire lue par son enseignant ou enseignante, l’ensemble des processus liés à la compréhension sera efficace.

En situation d’apprentissage ou lorsque l’identification des mots n’est pas l’objet de l’évaluation, il est primordial de permettre à l’élève ayant un ou des TA en lecture d’exercer les autres processus nécessaires à la compréhension de texte en compensant sa difficulté. Une fois une démarche rééducative et d’analyse des besoins complétée, les technologies d’aide peuvent devenir de précieux alliés.

Voici quelques conseils pour intégrer les technologies d’aide (Td’A) dans le but de compenser des difficultés importantes au niveau de l’identification de mots.

Conseil numéro 1 : Enseigner de façon explicite des stratégies de lecture

Même si les Td’A sont employées par l’élève, un enseignement explicite des différentes stratégies de lecture demeure essentiel.

Pour des exemples de stratégies efficaces pouvant être enseignées en classe, cliquez ici pour consulter l’article  L’enjeu oublié : l’enseignement de la lecture stratégique au secondaire et les élèves ayant des troubles d’apprentissage.

Conseil numéro 2 : Impliquer l’élève

Parfois, les élèves ne comprennent pas leurs difficultés et, par conséquent, n’arrivent pas à exprimer clairement leurs besoins. Utilise-t-il les technologies pour pallier à une vitesse lecture trop lente, à un degré de précision trop faible ou pour diminuer la fatigabilité engendrée par la tâche de lecture? Si les professionnels de l’enseignement impliquent l’élève dès le début de la démarche, ils favoriseront son autodétermination en plus de s’assurer de son aisance à utiliser des outils technologiques en salle de classe.

Pour en savoir plus à ce sujet, cliquez ici afin d’écouter le balado Soutenir l’autodétermination des élèves ayant un TA à l’école.

Conseil numéro 3 : Travailler en équipe pour choisir le meilleur outil

Le plus souvent, la synthèse vocale est envisagée pour soutenir l’élève ayant des TA en lecture. En utilisant cette fonction, l’élève écoutera les textes en version numérique plutôt que de les décoder.  Toutefois, le choix du logiciel (Kurzweil,  Lexibar, Médialexie , WordQ et autres) dépend de plusieurs facteurs : portrait des forces et besoins de l’élève (au besoin, envisager une prédiction de mots), disponibilité du matériel numérique (au besoin, envisager un outil de conversion optique des caractères), habiletés informatiques requises, qualité du produit relativement au coût, etc.. Il devient alors préférable de faire cette réflexion en équipe afin de profiter des connaissances de chacun dans un domaine où les produits évoluent rapidement.

De plus, plusieurs options d’accessibilité ont été améliorées récemment et permettent, à moindre coût ou avec du matériel déjà disponible, de soutenir la lecture. Une analyse des besoins approfondie demeure un préalable essentiel au choix d’un outil.

Pour en savoir plus, cliquez ici afin de consulter l’article Technologies d’aide pour les élèves ayant des troubles d’apprentissage : information, outils et ressources à l’intention de l’équipe-école.

Conseil numéro 4 : Accompagner l’élève dans l’appropriation de l’outil

Loin d’être des pilules miracles, l’utilisation des Td’A nécessite de la formation et de l’accompagnement, donc du temps et de l’argent. Il importe d’en tenir compte dès le départ et de prévoir qui pourra s’acquitter de cette tâche. D’une part, l’élève doit être en mesure de gérer les composantes de base (les différents espaces de stockage, les mises à jour, les préférences et outils des logiciels) et de régler certains petits bogues (format de documents incompatibles, perte de connexion réseau, lenteur). D’une autre part, il doit apprendre à réguler de façon autonome l’utilisation de ses outils selon la nature de la tâche (changer la vitesse, morceler le texte, annoter). Mieux l’élève saura utiliser ses outils, mieux il se débrouillera lors de tâches plus complexes ou anxiogènes.

Pour un exemple de démarche d’appropriation de WordQ par des élèves, cliquez ici afin consulter Utilisation de la technologie.

Conseil numéro 5 : Accompagner  les enseignants

Les attitudes des enseignants constituent l’une des principales conditions facilitantes à la mise en œuvre des Td’A en classe. Tout d’abord, les professionnels de l’enseignement doivent bien comprendre les besoins de l’élève ayant un ou des TA en lecture. Ainsi, ils pourront comprendre l’importance de pallier à ce handicap invisible afin de permettre aux élèves d’apprendre et de démontrer ce qu’ils ont appris.  Par la suite, ils bénéficieront d’un accompagnement visant à les outiller dans la planification de leur enseignement. Par exemple, prévoir les circonstances où l’élève aurait intérêt à utiliser les Td’A et préparer au besoin le matériel en conséquence.

Pour en savoir plus, cliquez ici afin de visionner la vidéo Trouble d’apprentissage en langage écrit : survol et adaptations.

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Photo de NathalieNathalie Paquet-Bélanger est spécialiste francophone des troubles d’apprentissage au sein de l’équipe TA@l’école. Elle termine une maîtrise en sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski.  Elle est titulaire d’un baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale de cette même université et d’un certificat en intégration des technologies informatiques en éducation (TÉLUQ). Elle est chargée de cours dans le domaine de l’intégration des TIC en enseignement. Elle exerce principalement en tant qu’orthopédagogue à la Polyvalente de Charlesbourg et apprécie grandement ce travail auprès d’adolescents ayant différents troubles d’apprentissage. Nathalie est très heureuse de joindre ses forces à la belle équipe de TA@l’école et de réseauter avec des enseignantes et des enseignants qui ont à cœur la réussite des élèves ayant des TA.